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L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

L’Afrique et ses télécommunications, entre « eldorado rêvé » et réalités

Depuis le début du XXIe siècle, le continent africain connaît une expansion rapide, à la fois démographique mais aussi économique. Selon les prévisions, l’Afrique subsaharienne verrait sa population tripler d’ici 2050, passant de 1 à 3 milliards d’habitants. Aujourd’hui, le secteur des télécommunications figure parmi ceux considérés comme « moteur pour la croissance » africaine et joue un rôle majeur dans le développement du continent. Le XXIe siècle, l’ère des télécoms en Afrique Dans les années 2000, le marché des télécoms connait une ascension fulgurante sur le continent. Avec l’explosion de la téléphonie mobile, l’Afrique est parvenue à rattraper son retard par rapport aux pays développés : le taux de couverture GSM, qui était de 10 % en 1996, est passé à 80 % en 2010 et en 2008, 246 millions d’africains avaient souscrit à un abonnement, contre seulement 51,8 millions en 2003. Par la suite, les années 2010 ont profondément changé l’utilisation des mobiles, avec l’arrivée des smartphones nécessitant un accès à Internet. Ainsi, en 2016, ce sont 700 millions d’africains qui utilisent un téléphone mobile, dont la moitié sont des smartphones. En 2020, le nombre de smartphones a significativement augmenté en Afrique : plus de 660 millions d’habitants disposent désormais de ce type de téléphone, soit le double qu’en 2016. Comment le domaine des télécommunications est-il parvenu à une telle ascension au cours des dernières années ? En Afrique, les télécoms sont apparus comme la technologie « la mieux adaptée » face aux contraintes inhérentes du continent : premièrement, grâce à un coût des infrastructures moins important que celui des réseaux filaires et deuxièmement, en raison d’une facilité de déploiement qui ne nécessite pas de longs délais d’installation et permet donc une utilisation rapide. Les cartes prépayées et leurs offres de paiement ont également su répondre aux besoins et aux contraintes des foyers africains disposant de peu de ressources. Enfin, l’accélération du développement des télécommunications est en partie due à la politique d’ouverture du marché à la concurrence, mise en place par les États africains. Internet et le défi d’une « connectivité inclusive » Bien que plusieurs centaines de millions d’africains aient un accès aux télécommunications via un mobile (en Afrique la quasi-totalité de la population dispose d’un mobile, voire plusieurs), un manque d’infrastructures perdure dans certaines régions créant ainsi des inégalités, notamment concernant l’accès au réseau Internet. Ce dernier doit en effet se généraliser, principalement en milieu rural. Des projets de développement sont par conséquent en cours comme celui du Sénégal, de la Guinée, du Mali et de la Mauritanie, qui se sont récemment unis autour d’un projet d’infrastructure de fibre optique, annoncé en avril 2021, qui devrait servir « de base au développement d’une infrastructure de télécommunications régionale moderne, fiable et à très haut débit », permettant une baisse des prix d’Internet mais aussi une connexion au réseau sous-marin, via les câbles qui relieront les territoires enclavés. Pour permettre une « connectivité inclusive », les défis en matière d'infrastructure doivent d'abord être relevés dans toute l’Afrique : la Banque mondiale estime que « pour donner à 1,1 milliard de personnes supplémentaires en Afrique accès à Internet d'ici 2030 », il faudra « environ 100 milliards de dollars ». Ces dernières années, les télécommunications, les médias et la technologie (TMT) ont été le plus grand secteur à attirer les investissements entrants en Afrique. Quels éléments ont stimulé cette croissance ? En 2020, « 70 % de la population d'Afrique subsaharienne n'est pas connectée à un réseau à large bande » ; la majorité de la population africaine « n'a pas accès à un réseau avec des vitesses 4G ou supérieures » et de nombreuses zones n’ont tout simplement pas accès à des réseaux ; la fibre reste concentrée dans les capitales et les grandes villes africaines et n’est pas étendue dans les territoires ruraux, les « infrastructures de centre de données d'hébergement de contenu » doivent être renforcées pour « permettre le développement de services numériques locaux ». En outre, l’analphabétisme s’avère être de plus en plus problématique pour l’accès à Internet, des solutions durables à travers l’éducation et la sensibilisation doivent être mises en place et des projets d’applications vocales doivent être développés pour permettre à cette partie de la population d’y avoir accès (le taux d’analphabétisation serait de 36 % en Afrique). L'infrastructure des télécommunications est donc en plein essor en Afrique. Malgré la pandémie de la Covid-19, le marché des télécoms africain subira des transformations importantes au cours des cinq prochaines années, via les investissements étrangers mais aussi grâce aux différentes projets et unions entre les pays africains, qui ne visent plus les actions individualistes mais collectives pour répondre ensemble aux problèmes de connectivité à haut débit, comme l’atteste la récente réunion de l’Union internationale des télécommunications (UIT), ayant réuni les États africains les 29 et 30 mars dernier, afin d’« inciter à des approches innovantes, encourager de nouveaux modèles de collaboration et promouvoir la connectivité et les solutions numériques ».

Le projet d’Orange pour créer un géant des télécoms en Afrique

L’opérateur a envisagé de nouer une alliance stratégique avec l’indien Bharti Airtel pour marier leurs activités en Afrique. Son PDG voulait devenir le leader incontestable du continent. C’est l’obsession de Stéphane Richard depuis des années. Le PDG d’Orange a toujours poussé les feux en Afrique, le continent le plus prometteur dans les télécoms grâce à sa démographie. Selon nos informations, il a étudié l’an passé deux opérations visant à créer le leader du mobile africain avec son concurrent indien Bharti Airtel. L’objectif était de consolider les positions d’Orange, présent dans les pays francophones comme le Sénégal, la Cote d’Ivoire, l’Egypte ou le Maroc, et de Bharti Airtel, présent en Afrique anglophone au Nigeria, en Tanzanie et Kenya. Pour créer à la fin de cette opération un groupe flirtant avec les 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Afrique, Orange y réalisant 6 milliards d’euros et son concurrent indien 3,5 milliards. Entrée au capital d'Orange Les deux opérateurs ont planché sur deux scénarios. Le premier consistait en un rachat par Orange des activités africaines d’Airtel qui sont cotées à la bourse de Londres. Pour éviter de sortir du cash, environ 6 milliards d’euros, Orange aurait payé l’indien Bharti Airtel en actions, le faisant entrer à son capital à hauteur de 10%. Son président, Sunil Mittal, bénéficiant aussi d’un siège au conseil d’administration d’Orange. Cette option a vite été abandonnée. "L’Etat n’aurait jamais accepté l’entrée d’un actionnaire indien au capital, explique une source proche d’Orange. Et le cours de l’action, très bas, n’aide pas à les convaincre". Le second schéma visait à l’inverse, qu’Orange apporte ses activités africaines à Airtel Africa et en prenne le contrôle avec 60% de son capital. La participation de l’indien serait ainsi passé de 56% à 20%. Ce scénario, préféré au premier, avait le mérite d’éviter de faire entrer Bharti chez Orange. Il avait surtout l’avantage d’introduire en Bourse les activités africaines d’Orange à la faveur d’une acquisition de taille. Ensuite, son PDG, Stéphane Richard, voulait rapatrier à la Bourse de Paris la nouvelle filiale alors qu’Airtel Africa est cotée à Londres. Alliances à venir en Afrique Orange et Bharti Airtel se connaissent depuis plusieurs années. L’opérateur français lui a racheté en 2016 ses filiales en Sierra Leone et au Burkina Faso. Il convoitait aussi d’autres pays de l’opérateur indien au Congo ou au Tchad. Stéphane Richard rêvait de grossir encore en Afrique. Avant d’envisager cette opération l’an passé, il avait tenté, fin 2020 un mariage avec l’opérateur britannique Vodafone, comme l’avait révélé BFM Business. Les discussions avaient achoppé à cause de l’opposition de l’Etat français. L’objectif était là aussi de créer un leader en Afrique alors qu’Orange et Vodafone sont aux coude-à-coude sur le continent avec chacun 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. L’alliance entre les grands opérateurs télécoms en Afrique sera inévitablement au programme de celui, ou celle qui succédera au PDG d’Orange. Le groupe doit tenir un conseil d’administration la semaine prochaine pour entériner le choix de Christel Heydemann comme directrice générale.

Malgré une croissance rapide au cours des deux dernières décennies, le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) en Afrique reste inégal, puisque la plupart des progrès en matière de développement est réalisés dans quelques pays. Du faible taux de pénétration de la téléphonie mobile à la lenteur des débits internet, en passant par les coûts de données excessifs, le rythme de développement empêche une croissance plus rapide du continent. À présent, l'Afrique se trouve au bas de l'échelle des TIC et cette situation a de graves conséquences tant pour le continent que pour le monde entier. En effet, les TIC renforcent plus rapidement l'économie des pays qui en sont riches que celle des pays qui en sont pauvres, ce qui creuse davantage le fossé du développement entre l'Afrique et le monde industrialisé. L'Union africaine (UA) reconnaît que le développement du secteur des TIC est un facteur clé de la croissance économique du continent, puisqu'il n'est pas entravé par les déficits d'infrastructure. À partir de cette plateforme, ses secteurs de production et de consommation pourraient franchir des étapes de développement et stimuler l'innovation dans les domaines de la fabrication, du commerce, de l'exploitation minière, de la logistique et de l'agriculture. Alors que le continent entre dans la quatrième révolution industrielle, il confronte plusieurs défis, et la collaboration avec l'Est pourrait stimuler l'innovation. La fracture numérique : Comment l'Afrique se positionne-t-elle ? Selon l'International Data Corporation (IDC), le marché africain des TIC devrait passer de 95,4 milliards USD en 2020 à 104,2 milliards USD en 2023, soit un taux de croissance annuel composé de 4,5 %. Il ne représente que 2 % du marché mondial des TIC, mais 8,5 % du PIB subsaharien. Partant d'une base faible, le continent est en train de rattraper son retard pour répondre à une demande en pleine expansion. Bien que plusieurs pays africains aient fait de grands progrès dans le développement de leurs infrastructures et de l'accès aux TIC, le continent est à la traîne des marchés développés et même de bon nombre de ses pairs des marchés émergents. Par exemple, moins de 10 % des familles africains possèdent un ordinateur et à peine plus de 20 % ont accès à l'internet, selon « The Digital Revolution in Africa: Opportunities and Hurdles. »; à cause du déficit d'infrastructures, les vitesses de haut débit sont faibles, tout comme l'accès à la fibre. Par conséquent, les abonnements à la large bande mobile sont 25 fois plus nombreux que les abonnements à la ligne fixe. En outre, en ce qui concerne les stations de base de transmission cellulaire, les pays développés disposent d'environ un tour de transmission pour 1 000 abonnés, alors que dans des pays comme la Tanzanie et la République démocratique du Congo (RDC), un seul tour permet de prendre en charge environ 3 500 et 6 500 abonnés respectivement, selon « Raconteur : Closing Africa’s infrastructure gap with sustainability at the heart of Helios Towers. » En général, 95 % des consommateurs africains utilisent des services vocaux mobiles pour surmonter le manque d'accès aux lignes fixes, ce qui entraîne une congestion du réseau et une mauvaise qualité de service. De plus, l'offre limitée associée à une forte demande signifie que les fournisseurs de services ont un pouvoir de tarification important, ce qui fait que les coûts des télécommunications en Afrique sont parmi les plus élevés au monde. Les enjeux des TIC en Afrique Il y a un manque d'investissement dans les infrastructures, tant dans les réseaux de communication (fibre, données à large bande) que dans le matériel et les appareils qui permettent de participer à ces réseaux. La Banque africaine de développement (BAD) a estimé que sur les 170 milliards de dollars d'investissements annuels nécessaires pour combler le déficit d'infrastructures de l'Afrique, 7 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour le développement du secteur des TIC. La Banque mondiale estime que chaque augmentation de 10 % de la pénétration du haut débit entraîne une augmentation de 2 à 3 % de la croissance du PIB. Le premier défi est l’infrastructure. Le déficit d'infrastructures TIC en Afrique s'explique par le mauvais état des routes et des infrastructures électriques (ou leur absence) dans certaines régions augmente les coûts d'investissement et réduit les rendements. Les stations de base doivent souvent être installées avec une unité d'alimentation en énergie solaire en raison de l'absence de réseaux électriques fiables. Par exemple, la jungle du Congo (RDC), a obligé la société britannique Helios Towers à installer des tours de téléphonie cellulaire de 90 mètres de haut pour relayer les communications au-dessus de la canopée. Le deuxième défi est le financement. Cet enjeu est rarement un problème pour les grands projets d'infrastructure TIC, qui sont facilement soutenus par les gouvernements, les donateurs et les entreprises privées internationales. Le véritable défi en Afrique est le financement bancaire ou le soutien des investisseurs pour les jeunes entreprises technologiques et les jeunes entrepreneurs. En général, les banques exigent un plan d'affaires irréprochable et des antécédents solides, et ne sont pas disposées à accorder des prêts contre la propriété intellectuelle (PI), qui est souvent la seule forme de garantie dont disposent les jeunes entreprises, s'il y en a. Les avantages des investissements dans les TIC iront bien au-delà du secteur lui-même. Le volume du commerce intérieur de l'Afrique est susceptible d'augmenter de manière significative en raison de la création récente de la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA), qui nécessitera l'utilisation de logiciels TIC pour le commerce international, la fabrication et la logistique. La croissance rapide des volumes de données nécessitera également le développement de centres de données. L'opportunité Asie / Afrique La Chine a été l'un des principaux investisseurs dans la croissance des TIC en Afrique. Malgré les inquiétudes des Occidentaux concernant les fuites de données et l'espionnage numérique par des portes détournées, 70 % des données du continent passent par un réseau 4G soutenu par Huawei. De plus, la Chine a cherché à établir une route de la soie numérique, basée sur son propre réseau internet, dans le cadre de l'initiative d'infrastructure Belt and Road de Pékin. En addition, Singapour aussi a laissé sa marque dans le secteur des TIC en Afrique. CrimsonLogic, une entreprise de TIC basée à Singapour, a participé à plus de 20 projets commerciaux et gouvernementaux numériques sur le continent, à Maurice, au Kenya, en Namibie, au Botswana, au Ghana et en Afrique du Sud. En 2018, elle a signé des accords de collaboration avec la Kenya Trade Network Agency pour un projet de blockchain et a ouvert un hub africain et un bureau de base à Kigali. La société a tiré parti de l'environnement d'exploitation unique des TIC mobiles en Afrique en déployant des services électroniques pour les citoyens au Rwanda, des solutions d'administration en ligne et des projets d'administration judiciaire en ligne. Les opportunités pour les investisseurs asiatiques dans le secteur des TIC en Afrique sont nombreuses. Au-delà des préoccupations liées à l'influence et aux motivations politiques, les accords de partenariat entre les gouvernements et les entreprises asiatiques et africains sont mutuellement bénéfiques, car ils permettent de réduire les coûts, d'améliorer l'efficacité et d'accélérer les liens commerciaux entre les deux régions. Les besoins de l'Afrique en matière de développement et d'infrastructures sont importants et le renforcement des liens déjà étroits avec les géants asiatiques de la technologie offre un moyen de surmonter les problèmes d'infrastructures existants tout en comblant ces déficits pour le progrès économique des deux régions.

Bientôt, l’Afrique du Sud pourra lancer son propre satellite de communication. Khumbudzo Ntshavheni, ministre des Communications et des technologies numériques, a déclaré que ce projet avance bon train. Le satellite pourrait être utilisé pour établir un centre africain d'échange de voix, de données et d'autres moyens de communications. A ce propos, lors d’un vote de discours budgétaire devant une commission parlementaire, Ntshavheni a déclaré, « Pour améliorer notre portée de connectivité à large bande et conformément à la décision du Cabinet de 2016, l’Afrique du Sud est maintenant prêt à lancer son propre satellite de communication par l’intermédiaire de Sentech en partenariat avec l’agence spatiale nationale et d’autres parties prenantes clées. » Ce projet s'inscrit dans le cadre du renforcement du programme satellitaire sud-africain pour faciliter la quatrième révolution industrielle. L'élaboration du programme révisé devrait prendre entre huit et dix ans. Stella Ndabeni-Abrahams, l'ancienne ministre des Communications, avait déclaré que son département étudiait la technologie des satellites pour pouvoir apporter un accès à internet à tous les Sud-Africains, et à ceux qui vivent dans les zones rurales non couvertes par les réseaux terrestres. La mise en service de ce satellite de communication devrait consacrer la « souveraineté en matière de technologie et de données » de l’Afrique du Sud, selon Khumbudzo Ntshavheni. Il réduira également les coûts de location de la capacité satellitaire pour le gouvernement ainsi que pour les secteurs qui dépendent des technologies de communication par satellite pour leurs activités. Le pays envisage également de fournir des services à l'ensemble de la région de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Le satellite angolais AngoSat-1, construit par la Russie, a été perdu quelques heures après son lancement en 2017. Le protocole complémentaire au contrat de fabrication prévoyait la construction d’un nouvel engin de remplacement en cas d’échec. AngoSat-2, le second satellite de communications angolais sera mis en orbite en octobre prochain. C’est ce qu’a déclaré, le lundi 29 août, la société russe Reshetnev Information Satellite Systems Company (ISS-Reshetev), fabricant du satellite. Selon la société, le satellite a été livré au cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, le 26 juillet. C’est en avril 2018 que la Russie et l’Angola ont convenu de construire AngoSat-2. Il s’agit en réalité d’une compensation de la Russie à l’Angola pour le satellite AngoSat-1, d’une valeur de 327,6 millions de dollars, perdu dans l’espace après son lancement en 2017. RSC Energia s’est vu confier le marché de la construction du nouveau satellite avant qu’il ne lui soit retiré en 2020 sur demande de l’Angola. Luanda ne faisait plus confiance en la société qui compte plusieurs échecs à son actif. Cette déclaration d’ISS-Reshetev vient apaiser les inquiétudes de la partie angolaise. La semaine dernière, Augusto da Silva Cunha, ambassadeur d’Angola à Moscou, a déclaré à l’agence de presse russe Sputnik que son gouvernement espérait que le lancement du satellite aurait lieu d’ici la fin de l’année. Selon le diplomate, la mise en orbite d’AngoSat-2 devrait contribuer au développement des télécommunications, de l’industrie, de l’agriculture et d’autres domaines, ainsi qu’au renforcement de la sécurité nationale du pays. L’Angola pourra également acquérir son indépendance en matière de technologie spatiale. Actuellement, le pays dépend des fournisseurs privés et des signaux de dédommagement mis à sa disposition par la Russie.

Le Ministère des Postes et Télécommunications, et l’opérateur de téléphonie mobile Cameroon Telecommunications (Camtel) ont signé ce jour, 26 septembre 2014, à Yaoundé, une convention de concession de la quatrième licence de téléphonie mobile (GSM) à Camtel. La technologie GSM (Global System for Mobile Communications) est une norme numérique de seconde génération pour la téléphonie mobile. Avec cette licence qui porte sur une durée de 15 ans, Camtel entre dans la norme GSM, une norme dominante sur le marché des services 2G et 2.5G, et devient ainsi un opérateur de téléphonie mobile. « Dans une société moderne, les technologies de l’information et de la communication jouent un rôle très important, un rôle d’avant-garde. D’ailleurs, on dit que les télécoms et les nouvelles technologies portent le développement. Nous allons avoir un opérateur de plus sur le segment de la téléphonie mobile », s’est réjoui le Minpostel, à l’issue de cette cérémonie. Avant la signature de cette convention, Camtel utilisait la technologie Code division multiple access (CDMA), une technologie qui lui permettait de proposer à ses abonnés notamment des services d’accès à Internet à haut débit via la norme Evolution-Data Optimized (EVDO).

Camtel et le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) ont signé le 18 juillet à Yaoundé, une convention de partenariat. IL permettra à l’entreprise publique de télécoms d’installer à coût réduit la fibre optique dans les projets gouvernementaux de logements (notamment les camps SIC : NDLR) et connecter les occupants desdits logements à l’Internet haut débit. Mais pour que cela soit possible, explique Camtel, cette convention prévoit d’inclure l’entreprise des télécoms dans la maîtrise d’œuvre des travaux d’infrastructures de logements. Ainsi, Camtel sera associée aux projets en amont. Cela évitera les coûts supplémentaires souvent générés lorsque l’entreprise n’intervient qu’à la fin des constructions. « Parfois, il faut déplacer les réseaux de fibre optique parce que les projets de logements n’ont pas tenu compte du passage des installations de Camtel. On est parfois obligé de retarder les travaux parce qu’on a creusé ou détruit des installations de télécoms. Or, si les parties avaient travaillé ensemble, l’on saurait dès le début du projet où se trouvent les réseaux de Camtel et ce qu’il faut faire pour les éviter et réduire des coûts supplémentaires des déplacements de la fibre optique », explique-t-on chez l’opérateur historique des télécoms. Il aura fallu huit ans pour parvenir à cette convention, selon les déclarations du ministre chargé de l’Habitat, Célestine Ketcha Courtès. Et pour cause, il y avait des lenteurs administratives. Les parties n’arrivaient pas à mettre en place une instance de coordination interministérielle permettant de réunir tous les acteurs inclus dans les projets de BTP. Au Cameroun, 40% des pannes sur la fibre optique sont dus aux travaux publics remettant continuellement en cause les efforts du gouvernement à garantir un réseau filaire capable de soutenir la demande de plus en plus croissante des services de communication électroniques, selon le ministère des Postes et Télécommunications.

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